Voici 5 poésies lues et expliquées en classe.
Écolier dans la lune À l’école des nuages On découvre des pays Où nul n’est jamais parti Pas même les enfants sages. Le soleil avec la pluie L’orage avec l’accalmie La météorologie Bouscule le temps Les visages Et les couleurs de nos cris Dans la cour des éclaircies. Les oiseaux n’ont pas d’histoires Les arbres n’ont pas d’ennuis À l’école des nuages Aucun enfant n’est puni Les rêves tournent les pages Aucune leçon ne t’ennuie C’est l’école des nuages Elle t’ouvre sur la vie. Alain Boudet | Les écoliers Sur la route couleur de sable, En capuchon noir et pointu, Le 'moyen', le 'bon', le 'passable' Vont à galoches que veux-tu Vers leur école intarissable. Ils ont dans leurs plumiers des gommes Et des hannetons du matin, Dans leurs poches du pain, des pommes, Des billes, ô précieux butin Gagné sur d'autres petits hommes. Ils ont la ruse et la paresse Mais l'innocence et la fraîcheur Près d'eux les filles ont des tresses Et des yeux bleus couleur de fleur, Et des vraies fleurs pour leur maîtresse. Puis les voilà tous à s'asseoir. Dans l'école crépie de lune On les enferme jusqu'au soir, Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume Pour s'envoler. Après, bonsoir ! Maurice Fombeure |
Tous les deux habillés de neuf nous allons la main dans la main.
Sur les pavés du petit matin, l'eau du ruisseau brille et cela vaut la peine de mettre le pied dedans.
Nous regardons au loin et déjà nous sommes enfermés dans le cartable.
Nous avons vu les plus grands devenir
un peu Gaulois
un peu pluriel
un peu Henri IV
un peu débit de robinet
un peu passé composé.
Un autre monde va s'ouvrir. Peut-être est-il plus transparent que l'eau du ruisseau et plus beau que les escaliers où les cris rebondissent.
Sur les pavés du petit matin, l'eau du ruisseau brille et cela vaut la peine de mettre le pied dedans.
Nous regardons au loin et déjà nous sommes enfermés dans le cartable.
Nous avons vu les plus grands devenir
un peu Gaulois
un peu pluriel
un peu Henri IV
un peu débit de robinet
un peu passé composé.
Un autre monde va s'ouvrir. Peut-être est-il plus transparent que l'eau du ruisseau et plus beau que les escaliers où les cris rebondissent.
Gabriel Cousin
L'écolière
Bon Dieu ! que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,
Revois tes règles de grammaire.
Ton problème, est-il résolu ?
Et la carte de l'Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?
Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Bon Dieu ! que de choses à faire !
Bon Dieu ! que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,
Revois tes règles de grammaire.
Ton problème, est-il résolu ?
Et la carte de l'Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?
Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Bon Dieu ! que de choses à faire !
Maurice Carême
Le cancre
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
Jacques Prévert
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
Jacques Prévert
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